HISTOIRE
DU MOUVEMENT SPORTIF ET CULTUREL
DE LA VILLE ET DE LA FONDERIE
DE RUELLE SUR TOUVRE
***************
L’historique de ce mouvement sportif et culturel, dans ses tenants et ses aboutissants, a sans conteste, eu un lien étroit avec l’armement, les armées et le ministère de la défense, sous ses multiples appellations.
Il n’est que vérité de dire que le développement de la ville de Ruelle sur Touvre coïncide avec le développement de la fonderie. Développement qui permit la croissance économique, et de fait, amena un grand nombre de personnes, au niveau local ou national, à venir travailler à Ruelle sur Touvre, comme ingénieurs, cadres et ouvriers.
Je suis persuadé que ce développement économique de l’entreprise, par le travail et la formation, permettant l’élévation du niveau social des personnes, a engendré le mouvement sportif et culturel.
L’histoire de Ruelle et de sa fonderie vient corroborer de fait la création de ce mouvement sportif et culturel au cours du vingtième siècle, au sein de la ville et de l’entreprise, comme un trait d’union.
Faisons un peu d’histoire :
Il faut d’abord noter que, de tout temps ont coexisté ceux qui forgent les armes et ceux qui s’en servent, les arsenaux et les armées, les ouvriers et les soldats. Si les traditions remontent à Philippe Auguste, et à la bataille de Bouvines pour l’Armée de Terre, à la guerre de cent ans pour la Marine, aux ordonnances de Charles VII pour la Gendarmerie et, plus récemment, à la guerre de 14 pour l’Armée de l’Air, l’histoire des Arsenaux de la marine et des manufactures d’armes remonte à Colbert, celle des Ateliers de l’aéronautique aux lendemains de la Grande Guerre.
S’agissant de la Grande Guerre, quelle relation avec le sport me direz-vous ? Eh bien, J’ai appris lors d’un exposé de M. Michel MERCKEL sur son livre « 14-18, le sport sorti des tranchées » autant surprenant que cela puisse paraître, les grands événements sportifs nationaux et internationaux vont prendre leurs racines dans la boue des tranchées. C’est un fait, la guerre a toujours fait avancer la société.
Jusqu’à la fin de années 50, à chaque armée était associé une structure industrielle. La marine utilisera les arsenaux de la direction des constructions navales (DCN) pour construire et entretenir ses navires. La fonderie de Ruelle, devenu Etablissement de Constructions d’armes Navales (ECAN), puis DCN, levier de développement économique de la ville, permettra l’évolution du mouvement sportif et culturel local.
En 1959, date de création de notre première structure fédérale, les divers services de construction d’armement furent soustraits aux armées et regroupés en une structure unique directement subordonnée au ministère, la délégation ministérielle à l’Armement (DMA), devenue plus tard délégation Générale à l’Armement (DGA).
Aujourd’hui, le CSAR a conservé ce sigle sous son numéro d’affiliation à la fédération des clubs de la défense, 156-06-DGA. (En 2017, avec le changement administratif des régions le numéro du club est 156-07-EX)
S’il est bien difficile au niveau national de savoir exactement comment sont nés les clubs sportifs et artistiques des armées. Il est certain que les plus anciens d’entre eux remontent aux années 30 et ont vu le jour dans le milieu civil des ateliers d’armement et des arsenaux ou la tradition associative était légale et plus naturelle que dans les armées. Il faut se rappeler que le droit de libre association ne sera reconnu aux militaires qu’en 1972. Cependant, il faut noter que la création des clubs dans les armées, s’est faite par le biais du développement des services sociaux.
Pour en venir à l’histoire de la création de l’association C.S.A.R., voici un résumé, au fil du temps, des dates de création des différentes associations au sein de la ville et de la fonderie de Ruelle :
1903 La MUSIQUE : une association de Ruelle, qui est la plus ancienne section du club
1909 Le S.V.A.R. : Sport Vélocipédique et Athlétique Ruellois, une association de Ruelle
1945 L’U.S.A.F. : Union Sportive des apprentis de la Fonderie
1948 L’U.S.A.F.-S.V.A.R. : Regroupement des activités des deux entités et naissance du club par la déclaration à la préfecture d’Angoulême le 16 janvier 1948
1962 Le COMITE CULTUREL : Musique, Danse, Photo, Bibliothèque, Micro-informatique
1987 Le MAC/ECAN : Musique, Art et Culture de l’ECAN (Etablissement des constructions d’armes navales)
1991 Le MAC/DCN : Musique, Art et culture de DCN
1995 Le CSAR : Club Sportif et Artistique de Ruelle, a été le regroupement des activités sport et culture. Il a fait suite à la naissance de la fédération des clubs de la défense en 1992 à Auxerre.
Après cette généalogie du club à travers un résumé des dates, repère pour situer les grands moments de son existence, il faut souligner que cette vie a été riche, riche de sports, riche de cultures, de connaissances, des loisirs indispensables à l’équilibre de la vie quotidienne des personnes, quelque soit leur niveau socio-culturel.
Force est de constater que cette richesse, car il n’y a ni richesse ni force que d’hommes disait Jean Bodin, que le nombre important d’adhérents, hommes et femmes, ont été constant dans la vie du club. Pour atteindre un sommet au début des années 80, à 2212, uniquement en sport. Avec 16 activités pratiquées : Cyclisme (1908), Football (1908), Basket (1946), Athlétisme (1956), Judo (1958), Ski (1962), Handball (1966), Canoë (1968), Rugby (1971), Equitation (1974), Cyclotourisme (1975), Plongée sous marine (1975), Tir à l’arc (1978), Karaté (1987), Tennis (1961), et Volley ball (1961).
A la même période, environ 450 personnes adhérent aux cinq activités culturelles : Musique (1903), Danse (1966), Photographie (1962), Bibliothèque (1962) et Micro-informatique (1984).
Au total, c’est près de 2700 personnes qui participent aux activités sportives et culturelles.
Il faut donc reconnaître que ce mouvement sportif et culturel a permis à bon nombre d’ouvriers, d’employés et de cadres de DCN, de leur familles, ainsi qu’aux habitants de Ruelle, de découvrir l’intérêt et les bienfaits du sport et de la culture, au fil du temps. (On pourrait dire plutôt, au fil de l’eau de la Touvre)
Outre l’intérêt de la pratique du sport et de la culture, l’essor de l’association passe par l’encadrement et la formation. Devenir moniteur, animateur, encadrant, dirigeant ne s’improvise pas. D’où cette impérieuse nécessité qui a permis à de nombreux personnels de se former et de transmettre aux autres. On peut le voir comme un tremplin social en quelque sorte !
Il faut noter que la gestion du club a été soutenue par de nombreux personnels détachés de DCN, que ce soit pour administrer le Bureau Général ou pour encadrer certaines activités. Mais aussi par des personnels salariés du club, et surtout, par un grand nombre de bénévoles.
Après le changement de statuts de DCN en 2003, l’entreprise, devenu DCNS et donc entreprise privée, s’est séparée du club.
Le CLUB SPORTIF ET ARTISTIQUE DE RUELLE SUR TOUVRE a du prendre son autonomie, lors de ce changement de statuts de DCN. Depuis cette date, le nombre de sections est passé progressivement de quatorze à huit.
Néanmoins, l’ensemble des activités sportives et culturelles proposées, fort du dynamisme et du savoir faire des responsables de sections, dont beaucoup sont encore en activité à DCNS, font que le club compte aujourd’hui 800 adhérents.
Ces activités sont :
– pour les sportives : le Canoë, le Cyclisme, Cyclotourisme, le VTT, la Plongée sous marine, la Remise en forme par la musculation, le Stretching, le Ski et la Gym Ski.
– pour les culturelles : la Micro-informatique, la Musique et la Photographie.
Si un temps les adhérents du CSA étaient issus des personnels de la défense et de leurs familles, aujourd’hui ils relèvent pour la plus grande majorité du monde extérieur à la communauté défense (85%). Cette ouverture offre l’opportunité d’échange de valeurs et de reconnaissance mutuelle. Elle s’inscrit dans le projet et le plan d’action de notre fédération.
Ce qu’il faut retenir, c’est que les valeurs transmises par ce mouvement sportif et culturel, inscrites dans l’ADN du club, continue à vivre.
Pour conclure, je pense qu’il n’est pas inutile de mentionner que l’existence du club ne pourrait être possible sans l’aide apportée par DCNS devenu Naval Group en 2017, et par la commune de Ruelle sur Touvre, en l’occurrence pour le logement des activités sportives et culturelles.
Vous me permettrez de terminer mes propos par une citation d’un aviateur, pour l’ancien militaire de l’Armée de l’air que je suis, d’Alexandre de Saint Exupéry :
« L’avenir tu n’as pas à le prévoir, mais à le permettre »
Jean-François DUROUDIER
Président du CSAR